Chaque ommatidie fait avec
ses voisines un angle qui mesure l'acuité de l'il dans la formation
de l'image. Cet angle varie de 50° à plus de 7°.
L'ommatidie a une structure très homogène chez les arthropodes.
Elle comprend :
un système dioptrique composé d'une lentille cornéenne
faite de chitine et d'un cristallin piriforme profond.
des cellules photo réceptrices, dont le nombre varie de 4 à
12, groupées et participant à la formation d'un organite photorécepteur,
le rhabdome. Celui-ci est formé par les rhabdomères des diverses
cellules visuelles, qu'elles soient contigues ou non ; chaque rhabomère
est faite de microtubules de section hexagonale et porte le pigment photosensible.
un manchon pigmentaire de mélanine, qui isole l'ommatidie de
ses voisines. Chez les espèces diurnes, cet isolement est total et
chaque ommatidie fournit de l'espace visuel une image ponctuelle : un tel
il est dit " à apposition ". Chez les espèces
nocturnes, le pigment est concentré au niveau du cône cristallin,
et la lumière peut donc diffuser vers les ommatidies voisines : c'est
l'il dit " à superposition ". La résolution
spatiale de cet il est moins bonne, mais son seuil de détection
plus bas est adapté aux faibles luminosités.
La vision est une forme de
réception de la lumière : la photo réception c'est à
dire d'aptitude à détecter les variations d'éclairement
du milieu extérieur, suppose la formation d'une image et l'analyse
des informations qu'elle contient.
Ces photorécepteurs comportent en général des cellules
réceptrices, porteuses de photopigments décomposables par la
lumière, et des cellules annexes, qui jouent l'un des trois rôles
suivants :
- isolement de l'organe de
toute source de lumière parasite par des pigments protecteurs, le plus
souvent de la mélanine
- protection mécanique de l'organe, par exemple par les paupières,
la cornée ou d'autres dispositifs ;
- focalisation des rayons lumineux pour la formation d'une image par la cornée
et le cristallin.
De nombreux invertébrés réagissent à la lumière sans posséder de récepteurs différenciés ; des cellules nerveuses sont alors sensibles à la lumière.
Chez la plupart des invertébrés, les cellules photoréceptrices sont orientées de telle sorte que le site sensible à la lumière est dirigé vers la lumière incidente on dit que ces rétines sont directes.
Chez les invertébrés et notamment dans l'ocelle latéral de la balane la lumière provoque une dépolarisation de la membrane des photorécepteurs associée à une diminution de la résistance de la membrane par la suite d'une perméabilisation aux ions sodium.
L'il composé
d'un insecte est constitué de milliers d'organes visuels nommés
ommatidies
La surface d'un ommatidie est une lentille hexagonale ( cristallin) surmontant
une lentille conique (cône)
La lumière qui pénètre dans l'ommatidie est focalisée
par ses lentilles jusqu'à une structure centrale appelée rhabdome
où une image inversée se forme sur les cellules rétiniennes
Des cellules pigmentées entourant le rhabdome empêchent la lumière
issue des autres ommatidie de pénétrer.
Des fibres du nerf optique transmettent l'information provenant de chaque
rhabdome au cerveau qui synthétise à partir de ces données
une image du monde extérieur.
Grâce aux cellules pigmentaires les ommatidies sont plus ou moins isolées, d'où deux types d'yeux composés (H) :
- L'il donnant une vision
par images accolées dont les ommatidies sont complètement isolées
optiquement. Avantage : pouvoir séparateur élevé (chaque
ommatidie reproduit un point lumineux se trouvant sur son axe optique) ; inconvénients
: faible intensité lumineuse (petit diagramme dans le revêtement
pigmentaire).
- L'il donnant une vision pour images superposées à l'ommatidie
incomplète et isolée. L'avantage de ce type qui prédomine
chez les animaux nocturnes : images très lumineuses ; inconvenantes
: images peu nettes. Vision par images accolées grâce à
la migration des pigments (adaptation).
Par ailleurs, le monde des insectes est sans doute vide d'informations visuelles
en absence de tout mouvement.
D'une façon générale, les cellules sensorielles présentent
la caractéristique de répondre à des variations d'une
stimulation plutôt qu'à son maintien.
Les yeux composés des insectes sont fixés puisque leurs facettes
sont partie intégrante d'un squelette externe, rigide, la cuticule.
Chez les insectes ce sont les mouvements de la tête seule ou solidaire
des déplacements du corps qui assurent ce balayage rétinien
Si les capacités perceptives et comportementales des insectes dépendent
donc de beaucoup de leurs capacités de mouvement il est en revanche
bien difficile de savoir si leur cerveau simule des actions. En particulier
l'imagerie cérébrale n'est guère envisageable à
l'heure actuelle, en raison de la petite taille des insectes.